E x t i m e (journal)

mercredi 23 décembre 2015

Habiter la lave

"... Si les hommes ne dansaient pas sur des volcans, je me demande où et quand ils danseraient; l'important est de bien savoir qu'on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d'homme libre."  Jacques Perret, Bâtons dans les roues 



Maison de César Manrique *, Lanzarote (îles Canaries)


* César Manrique : peintre, sculpteur et architecte espagnol (1919-1992)


Visite de la maison de Manrique à Lanzarote, devenue Fondation César Manrique :




J'ai longtemps habité sous de vastes portiques 
Que les soleils marins teignaient de mille feux, 
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, 
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. 

Les houles, en roulant les images des cieux, 
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique 
Les tout-puissants accords de leur riche musique 
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. 

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, 
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs 
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs, 

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, 
Et dont l'unique soin était d'approfondir 
Le secret douloureux qui me faisait languir. 

Charles Baudelaire, La vie antérieure 


voir aussi Magma












lundi 21 décembre 2015

Solstice d'hiver

« Solstice d’hiver : la période la plus sombre de l’année. A peine éveillé le matin, il sent déjà que le jour commence à lui échapper. Il n’a pas une lumière où s’engager, aucun sens du temps qui passe. Il a plutôt une sensation de portes qui se ferment, de serrures verrouillées. Une saison hermétique, un long repliement sur soi-même. Le monde extérieur, le monde tangible de la matière et des corps semble n’être plus qu’une émanation de son esprit. Il se sent glisser à travers les évènements, rôder comme un fantôme autour de sa propre présence, comme s’il vivait quelque part à côté de lui-même – pas réellement ici mais pas ailleurs non plus. Il formule quelque part en marge d’une pensée : une obscurité dans les os ; noter ceci.

Dans la journée, les radiateurs chauffent au maximum. Même maintenant, en plein cœur de l’hiver, il est obligé de laisser la fenêtre ouverte. Mais pendant la nuit il n’y a pas de chauffage du tout. Il dort tout habillé, avec deux ou trois chandails, emmitouflé dans un sac de couchage. Pendant les week-ends, le chauffage est coupé complètement jour et nuit, et il lui est arrivé ces derniers temps, quand il essayait d’écrire, assis à sa table, de ne plus sentir le stylo entre ses doigts. Ce manque de confort, en soi, ne le dérange pas. Mais il a pour effet de le déséquilibrer, de le forcer à se maintenir en état permanent de vigilance. En dépit des apparences, cette chambre n’est pas un refuge. Il n’y a rien ici d’accueillant, aucun espoir d’une vacance du corps, où il pourrait se laisser séduire par les charmes de l’oubli. Ces quatre murs ne recèlent que les signes de sa propre inquiétude et pour trouver dans cet environnement un minimum de paix il faut s’enfoncer en lui-même de plus en plus profondément. Mais plus on s’enfoncera, moins il restera à pénétrer. Ceci lui paraît incontestable. Tôt ou tard, il va se consumer.

(…)

Il pause une feuille blanche sur la table devant lui et trace ces mots avec son stylo. Epigraphe possible pour le Livre de la mémoire. Ensuite, il ouvre un livre de Wallace Stevens (Opus Posthumous) et en copie la phrase suivante :

« En présence d’une réalité extraordinaire, la conscience prend la place de l’imagination » »




Extrait de : Paul Auster, L’invention de la solitude, traduit par C. Le Boeuf

texte re-trouvé sur Listen Up!

dimanche 20 décembre 2015

Tegoyo I















TEGOYO I
Lanzarote / Espagne / 2014
Architecte : Néstor Pérez Batista



Mayca y Gonzalo propietarios de la finca mostraron su deseo de establecer una nueva relación visual entre las edificaciones existentes y su entorno desde la base del respeto a la cultura del territorio. Con este reto, arranca esta renovación a cargo del arquitecto lanzaroteño con estudio en Berlín, Néstor Pérez Batista. Situada en la Geria, zona vitivinícola conocida por la singularidad de su paisaje volcánico, y al oeste del Parque de los Volcanes y del Parque Nacional de Timanfaya, esta finca combina el programa residencial con la actividad agrícola. El paisaje circundante es el argumento central de este proyecto. Así, uno de los principales retos fue conseguir que la edificación estableciera una relación estrechísima e imprescindible con éste, de modo que una fuera la extensión del otro y viceversa. Los antiguos establos y almacenes se levantan cerca de la edificación principal dando fachada al norte de la finca y dispuesto en dirección este-oeste. Los requisitos de los clientes incluían dos suites, divididas en dos zonas principales: zona de dormitorio - baño y zona de estar - cocina, en una superfice apróximada de 40 m2 cada una. La primera estancia, al oeste, alberga el salón - comedor de 22 metros cuadrados. La segunda, central - oeste, alberga el dormitorio - baño de aproximadamente 25 metros cuadrados. Ambas con una altura de 3,50 metros. Sigiendo la lógica immediata, el programa se distribuye en las estancias ya existentes repartidos a lo largo del eje longitudinal este- oeste de la edificación, cuyas proporciones y alturas se adaptan a su uso específico. Cada espacio se idea de manera individualizada, pero a la vez estrategicamente conectado a sus espacios vecinos y al paisaje, creando así un conjunto. Esta estrategia busca apropiarse de los espacios exteriores y con ello que pasen a ser una estancia más de la unidad residencial. La tercera estancia, central - este, alberga el dormitorio - baño de 20 metros cuadrados. La cuarta, al este, alberga el salón comedor de aproximadamente 25 metros cuadrados, con una altura de 3,80 metros. La composición de huecos intenta crear una cierta ambigüedad sobre que es interior y exterior y al mismo tiempo que las estancias se diferencien a través del paisaje que se construye con sus vistas. El cuidado detallado de aspectos como la iluminación, la geometría espacial, el confort térmico y la privacidad de las estancias permite que la unidad se experimente en su conjunto, proporcionando una gran variedad de condiciones y características espaciales diferenciadas. Los huecos enfatizan la sensación de apertura y transparencia, evitando a su vez romper la continuidad espacial y las relaciones fluidas que se establecen con el paisaje. Los espacios eligen arraigarse en el paisaje, completarlo, al maximizar las conecciónes entre el interior y el exterior, desdibujando una frontera que permite una fuerte conexión con el lugar. Se utlizaron los materiales naturales de la edificación existente y de la arquitectura tradicional de la isla: piedra, madera, barro, cemento, cal y vidrio.

dimanche 13 décembre 2015

Déclaration d'amour véritable

" Je suis aussi heureux avec toi que si j'étais seul. "

Jean Yanne à Nicole Calfan
(relaté par elle dans ONPC, 12 décembre 2015)

vendredi 11 décembre 2015

Ali & Nino



Photographies de Roberto Strauss


S'évertuer à trouver l'amour (fusionnel) sans y parvenir.
( de deux on ne fera pas un )

Ali et Nino? Le titre est considéré comme le roman national de l'Azerbaïdjan où il est devenu un classique de la littérature. Ali et Nino, est un conte familier évoquant des amants qui se retrouvent dans des circonstances tragiques (en période de guerre) qui finissent par les séparer. Ali, musulman azerbaïdjanaise, tombe amoureux d'une princesse géorgienne, Nino. Dès que les amants parviennent se réunir, Ali est tué par la guerre. 

Ces amants maudits ont inspiré en 2010, une statue colossale automatisée à l'artiste géorgienne Tamara Kvesitadze.
L'oeuvre d'art colossale, en métal, se trouve en bord de mer de Batoumi, en Géorgie. Elle se compose de deux silhouettes faites de segments et de lamelles métalliques empilés et ajourés. Chaque jour à 19 heures, les deux silhouettes glissent l'une vers l'autre et fusionnent sans se toucher, en intercalant leur structures lamellaires.

L'ensemble de la performance automatisée prend environ dix minutes et est souvent mise en lumière avec des couleurs vives et changeantes. Les corps métalliques rigides semblent alors prendre vie. 



dimanche 6 décembre 2015

wabi-sabi 侘寂

wabi-sabi 侘寂
concept japonais "La beauté et la vie résident dans l'imparfait, l'irrégulier et le caduc"





















Concert Hall Blaibach
Blaibach / Allemagne / 2014
Architecte : Peter Haimerl
Photographe : Edward Beierle